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Festival Marseille Jazz des Cinq Continents Programmation : Marseille Jazz des Cinq Continents

Lucas Santtana

Il y a quelques années encore, Luca Santtana était reconnu comme l’un des pionniers de l’exploration des sons et des effets électro au Brésil.

Et puis le Brésil a changé. Les éructations de Jair Bolsonaro ont créé de nouvelles discriminations, des violences policières, des ravages en Amazonie. L’urgence de cette situation pousse le chanteur à changer de registre et de style, il y a deux ans avec un nouvel album, « O céu é velho há muito tempo » (en français, Le ciel est vieux depuis très longtemps).  À la violence du ton, aux vociférations de l’époque, Lucas Santtana, seulement accompagné d’une guitare, opposera le murmure intime de la bossa nova et le phrasé subtil d’un Joao Gilberto. Une douceur qui tranche avec les textes, sans compromis, dénonçant le fascisme du président brésilien, en soutien aux communautés LGBT et aux populations indiennes d’Amazonie. Mine de rien, Lucas Santtana se replace directement dans la grande lignée de ses ainés tropicalistes qui contestaient la dictature des années 60.  Le chanteur reprend d’ailleurs un des slogans phare de ces années de lutte : « Personne ne se lâche la main », sans doute l’un des plus beaux morceaux de cet album. Le message est fort, mais chargé d’espoir : O melhor há de chegar, le meilleur reste à venir, chante aussi Lucas Santtana. 

Lucas Santtana : chant, guitare James Muller : percussions Caetano Malta : claviers, machines ______________________________

Sylvain Rifflet Remember Stan Getz

Sylvain Rifflet a quinze ans seulement quand Stan Getz disparait. Imagine-t-il à cet instant la place que ce saxophoniste inscrit au panthéon du jazz et de la bossanova réunis, surnommé The Sound va tenir dans sa vie ? Lui, au début des années 90, en est encore à l’apprentissage du saxo et de la clarinette, un jeune musicien promis à un brillant avenir. À cet instant T, un album de Stan Getz entre dans la vie du jeune homme, « Focus ». Un album gonflé, sorti en 1961, où Stan Getz faisait dialoguer un quartet de jazz et un ensemble à cordes, pour interpréter une œuvre inspirée de Bartok. Ce disque de Stan Getz, Sylvain Rifflet l’a exploré sous toutes ses coutures, tout au long de sa carrière.

En 2017, à 41 ans il décide d’en faire le point de départ de son propre album « Refocus », sorti sur le légendaire label Verve. Un album qui évoque plutôt une conversation avec le Stan Getz de « Focus », bien au-delà d’un remake ou même d’un simple album hommage.  C’est l’esprit de Getz que Rifflet entend garder présent : le mariage du classique et du jazz, le quatuor à cordes et l’ensemble jazzy.

Pour revisiter à sa manière quelques-uns des jalons de la riche carrière de Getz, Sylvain Rifflet s’est entouré des meilleurs du jazz, augmentés d’un guitariste brésilien et d’un quatuor à cordes, puisant dans le répertoire, sans souci de la chronologie, mais toujours fidèle à la quête de son mentor : la note juste. 

Sylvain Rifflet : saxophone ténor Célia Kaméni : voix Julien Lourau : saxophone ténor Nelson Veras : guitare Pascal Schumacher : vibraphone, marimba Guilhem Flouzat : batterie Florent Nisse : contrebasse

Quatuor Appassionato Rémi Rière : violon Akémi Fillon : violon Ariana Smith : alto Simon Dechambre : violoncelle

Soirée en partenariat avec les Musées de Marseille

© photo Sylvain Gripoix